Saint Nicolas est un des saints les plus populaires. C’est
le saint patron des enfants, des marins et voyageurs, et
même le prototype du Père Noël. En Normandie, St Nicolas
était la réplique de Ste Catherine: il était le patron des
jeunes gens célibataires, comme Ste Catherine était la
patronne des filles à marier. Pourtant, l’Eglise
catholique, en raison de ses origines plus qu’incertaines,
l’a officiellement rayé du Calendrier en 1969, tout en
permettant de le vénérer localement. Il est vrai que l’on
ne sait rien de plus que Saint Nicolas fut Evêque de
Myra en Lycie (Turquie actuelle) au IVème siècle.
Ses reliques auraient été transférée à Bari (en Italie, dans les Pouilles) au
11ème siècle pour les soustraire aux
« sarrasins ».
Le personnage a inspiré d’innombrables légendes, dont
certaines sont particulièrement naïves et touchantes.
C’est ainsi qu’il était d’une piété si précoce que le jour
même de sa naissance, il se teint debout dans son bain, les
mains jointes en signe d’action de grâce et s’abstenait de
prendre le sein les jours de jeûne!
Triptyque de Gérard David -
National Galleries of Scotland
Il est généralement représenté,
comme ici à Bourguenolles, en tenue d’Evêque, tenant sa
crosse épiscopale.
Contrairement à St Barthélemy, aucune allusion à sa mort ou
à son supplice.
Sa légende repose essentiellement sur ses actes de charité
et donne de ce Saint une image pleine de naïveté, de
tendresse et de bonté.
re main.
Nous n’en relaterons que les deux principaux, le plus
souvent représentés par les peintres.
La résurrection des trois petits enfants:
Pendant une famine, Nicolas séjournait chez un aubergiste
qui avait assassiné et démembré trois enfants pour les
mettre au saloir et nourrir ses hôtes. Nicolas les ramena
miraculeusement à la vie. Il est représenté en habit
d’Evêque, faisant le signe de croix sur trois petits
enfants tout nus, debout dans une bassine. L’aubergiste
lui, est à genoux, demandant pardon ou s’enfuit. Ce miracle
a du beaucoup contribuer à faire de St Nicolas le
protecteur des petits enfants. Dans l’est de la France et
en Allemagne, St Nicolas apportait des cadeaux aux enfants
sages tandis que le « père fouettard », qui
l’accompagnait faisait très peur à ceux qui avaient quelque
chose à se reprocher. Votre webmaster se souvient très bien
de la peur que lui inspira la venue de ces deux personnages
dans son école, il y a bien longtemps, à Remiremont, dans
les Vosges!
Le Père Fouettard (si mes
souvenirs sont bons!):
Triptyque de Gérard David -
National Galleries of Scotland
La charité de St
Nicolas:
La Légende Dorée de Jacques de
Voragine raconte comment Nicolas vint au secours
d’un noble ruiné qui était si pauvre qu’li ne pouvait ni
marier ni nourrir ses trois filles et en était réduit à
les prostituer. Au cours de trois nuits successives le
Saint jeta une bourse de pièces d’or pour fournir une
dot à chacune des filles et leur permettre de faire un
bon mariage. Il fut découvert lors du troisième passage,
mais demanda au père de ne rien dire à quiconque. Il
faut croire qu’il ne fut pas obéi, car Nicolas est
souvent représenté jetant les pièces d’or par une
fenêtre tandis que le noble ruiné se lamente aux côtés
de ses filles en pleurs (comme ci-dessous, dans le
tableau de Lorenzetti aux Offices de Florence ou dans le
triptyque de Gérard David).
Chez nous, cet acte de charité explique la présence dans la
main droite de St Nicolas d’une bourse bien remplie (ne pas
essayer de l’ouvrir!). St Barthélemy, lui, avait un couteau
dans la main droite...
Lorenzetti - Les Offices
Triptyque de Gérard David - National Galleries of Scotland