SAINT BARTHÉLEMY
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Comme il est rapporté que Saint Barthélemy mourut écorché vif, sur l'ordre du Roi Astyage, au 1er siècle av. J.-C., son martyre lui valut d'être le protecteur des métiers qui s'occupent de la préparation des peaux : bouchers, tanneurs, corroyeurs, gantiers et relieurs. Il est souvent représenté, comme sur notre vitrail, en train de subir son supplice. Mais parfois, les peintres l’ont figuré tenant dans les mains un couteau et sa peau, comme sur la fresque du Jugement Dernier de Michel Ange à la Chapelle Sixtine où il est en bonne place, au pied du Christ (remarquer que Michel Ange a peint son autoportrait sur la peau que tient St Barthélemy dans sa main gauche). Le couteau que tenait le St Barthélemy représenté par la statue à gauche de l’autel, a disparu. On ne le regrettera pas!

St Barth. Sixtine001


D’autres légendes affirment que Saint Barthélemy fut crucifié, la tête en bas, comme Saint Pierre, et d’autres encore qu’il fut décapité. Pour réconcilier toutes ces traditions, la Légende Dorée de Jacques de Voragine émit l’hypothèse qu’il fut d’abord crucifié, puis décroché de la croix pour être écorché vif et qu’il fut ensuite décapité. Ce ne fut sans doute pas une partie de plaisir !
Il n'est pas rapporté, mais on le devine, qu'il souffrit encore plus de voir son nom associé aux massacres de protestants perpétrés le jour de sa fête, et par conséquent, le jour de la Fête patronale de Bourguenolles... Nous faire ça le jour de la Fête de Bourguenolles !massacre_saint_barthelemy.1216381672
Mais qui était vraiment Saint Barthélemy, patron de l'église de Bourguenolles?
Pour éclairer notre lanterne (mais vous risquez d'être déçus) reportons-nous au monumental ouvrage d'un savant spécialiste américain: John Coulson.

"Les Évangiles synoptiques et les Actes des Apôtres mentionnent Barthélemy parmi les douze, mais, à part le fait que son nom y est en outre lié à celui de Philippe, ils ne nous donnent pas d'autre renseignement à son sujet. Les Évangiles, tout en nommant la plupart des apôtres et en faisant de fréquentes allusions aux «Douze », ne donnent aucune liste explicite des Apôtres; toutefois, elles mentionnent un Nathanaël, dont on ne sait par ailleurs rien de plus, qui est associé à Philippe au moment de son appel (Jean l, 43-51) et qui partage l'œuvre des autres apôtres après la Résurrection (Jean XXI, 1-14). Depuis le XVIe siècle, de nombreux érudits sont tombés d'accord pour identifier Nathanaël à Barthélemy, considérant que ce dernier nom n'était qu'un patronyme, ou « surnom», spécifiant qu'il était le fils (bar) de Tholmai (ou peut-être de Ptolémée), tout comme il est spécifié que Simon Pierre est le fils de Jona.
Si l'on accepte cette identification, il se trouve que nous disposons de plus de détails au sujet de la vocation de Barthélemy que pour aucun autre apôtre (Luc V, 4-10 semble une répétition de Jean XXI, 4 ss). La scène n'est pas sans humour. Philippe l'invitant à venir reconnaître le Messie attendu en la personne du prédicateur de Nazareth, Nathanaël réplique: « Que peux-tu attendre de Nazareth? » exprimant ainsi l'universelle rivalité qui existe entre des villages voisins (il est de Cana, Jean XXI, 2) et donnant brutalement son sentiment quant à ce qui était de suivre le Christ. li y a un sourire amusé derrière les paroles du Christ félicitant ce « sincère fils de Jacob» de ne rien posséder de la “duplicité” que la tradition a associée avec ce nom ; et il y a une prudente circonspection derrière la question de Nathanaël s'inquiétant de savoir jusqu'où va la connaissance que le Christ possède de lui. Quand il constate que le Christ lit ses pensées les plus profondes, ainsi que le lui prouve l'allusion à sa parenté avec Jacob rêvant, il est assez impressionné pour reconnaître en lui le Messie. Et le dernier mot du Christ est pour promettre à ce Jacob qu'il verra véritablement ce dont l'autre n'avait fait que rêver : l'avènement du ciel sur la terre. Paradoxalement, le messianique “fils de Dieu ” que Nathanaël veut reconnaître dans ce lecteur de pensée est quelque chose de moins important que le céleste « fils de l'Homme» que le Christ veut lui révéler. Si l'on rejette l'identification avec Nathanaël
(et la plupart des Pères de l'Église l'ont en effet rejetée), Barthélemy demeure une figure indécise. Une tradition tardive a bien entendu essayé de fournir les détails manquants, et depuis le IVe siècle il existe des récits contradictoires de ses missions en Asie Mineure, en Arménie, en Mésopotamie, en Perse, en Inde et en Égypte. Parmi toutes ces contrées, l'Arménie est le lieu où il semble s'être le plus probablement rendu, et bien que les auteurs les plus anciens de cette contrée ne le mentionnent pas, Barthélemy en est honoré comme l'apôtre. La tradition selon laquelle il aurait été écorché vivant s'appuie aussi sur le fait que la peau et un couteau ont été adoptés pour ses symboles. Son corps aurait été par la suite transporté à Bénévent, mais l'on dispute encore pour savoir si ce furent ses reliques ou bien d'autres qui, au xe siècle, furent apportées à Rome par l'empereur Otton et reposent à présent dans l'église de « Saint_Barthélemy-sur-le-Tibre ». Les quelques traits que nous avons rapportés demeurent bien imprécis, mais la figure qui se dresse derrière eux est celle d'un homme dont le Christ fit l'un de ses intimes, transformant par cette union sa faiblesse en force au point qu'il offrit, comme son Maître, sa vie pour l'amour de l'Église. La liturgie a choisi de souligner cet aspect, et lui seul, afin de nous rappeler que c'est sur de semblables fondations que nous sommes bâtis. Fête le 24 août "
Source : Dictionnaire historique des Saints de John Coulson