DESCRIPTION DE L’ÉGLISE DE BOURGUENOLLES


Source: Association de Sauvegarde et de Valorisation du Patrimoine en Val de Sienne. Jacky Brionne.
Description :
La nef:

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L’édifice se présente sous la forme classique d’une simple croix latine spacieuse ; un axe orient occident formé par le chœur et la nef et un axe transversal par les deux chapelles du septentrion et du midi.. L’église se prolonge au couchant par un clocher porche en avant-corps. On remarquera la puissance du chaînage de granit de celui-ci.

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Le clocher :
Le clocher s’élève sur trois étages. Le premier est ouvert par un grand portail à l’ouest. On remarquera la base saillante avec du fruit pour mieux en assurer la stabilité, les puissants claveaux de granit, la taille et leur disposition. Les différents niveaux de la tour sont soulignés de bandeaux plats. L’étage supérieur contenant le beffroi est percé de baies en anse de panier garnies d’abat-son. Des rainures ont été pratiquées dans les piédroits pour fixer les lattes d’
abat-sons. La face sud de la tour est percée de trois étroites baies de même profil faisant entrer un peu de lumière. La charpente de la couverture en forme de dôme s’appuie sur une importante corniche saillante et moulurée. Une croix de fer tridentée domine l’ensemble. Un joli pavage de pierre couvre l’intégralité du sol de l’édifice.

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Les ouvertures :
Toutes les ouvertures présentent la forme d’arc en anse de panier.
La nef unique est éclairée à l’aide de quatre fenêtres : deux au nord et deux autres au midi. Le chœur se termine à l’est par un chevet plat.
Cinq fenêtres y font entrer la lumière : deux de chaque côté plus une au levant.

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La voûte :
L’édifice est voûté d’un lambris de bois en forme d’anse de panier, entièrement peint d’un ciel d’azur constellé d’étoiles d’or de tôle cloutées.

Les vitraux :
L’église est dotée de vitraux issus de deux maîtres verriers distincts : Atelier Mazuet de Bayeux en 1930 et Georges Sagot de Bayeux en 1947.

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- la sainte famille dont le phylactère est intitulé « le travail à Nazareth » au midi (vitrail signé Mazuet),
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- le martyr de Saint Barthélémy attribuable au même atelier. Un roi donne des ordres aux deux bourreaux se préparant à écorcher vif Barthélémy. Ce dernier, dont les bras, attachés par une corde, sont tendus à la verticale. Un soldat romain se tient sur le côté avec une lance en main. Ces vitraux se trouvaient primitivement dans le chœur ; ils ont été déplacés et ont fait l’objet d’une restauration après la tempête du 26 décembre 1999.
Le maître verrier Sagot a créé les autres vitraux à dominante d’orange dont les sujets figuratifs dans les losanges sont, dans le chœur :

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Ils sont tous dans la nef à réseau géométrique.

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Le mobilier :

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La plus grande partie de la bancellerie de l’église est datée de l’année 1874. Le millésime se rencontre en plusieurs endroits.

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Le confessionnal double au fond de la nef est dû à :F.P. M. BESNIER 1746 (fait par M. Besnier).

Les autels :

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L’autel de la chapelle latérale sud, consacré à sainte Marthe, se compose d’un tombeau galbé à deux griffes aux quatre doigts aux angles. Le gradin qui le surmonte est orné d’une petite guirlande de pampres et d’épis de blé. La contretable est constituée de deux colonnes de Salomon cannelées avec de petits chapiteaux à l’antique portant une corniche saillante est ornée de denticules et modillons. Le couronnement est plaqué contre le mur avec courbes et contre courbes. Une fausse niche avec colonnettes et arcade végétale. La console centrale porte une sainte Marthe d’origine médiévale en pierre XVème endommagée (tête recollée et main gauche brisée). La toile centrale consacrée au reniement de Pierre est un travail plein de bonnes intentions réalisé par Pierre Monteau, habitant de la commune, en 1975. Le cadre au décor végétal est de belle facture. Remarquez le brelage retenant les guirlandes.

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Un petit mot personnel du Webmaster sur Sainte Marthe, patronne des ménagères et des cuisinières. Elle est représentée ici tenant la quenouille, symbole de la femme au foyer, dans la main droite.
Elle incarne en effet la vie active, et Marie la vie contemplative. Mais il faut bien dire qu’elle est un peu rabaissée dans les Evangiles. Lors de la visite du Christ chez les sœurs de Béthanie, Marthe s’active, tandis que Marie (de Béthanie) écoute le visiteur (Lc 10,38-42). Elle assiste à la résurrection de son frère Lazare (Jn 11, 1-44), et c’est elle qui sert pendant que Marie oint de parfum les pieds de Jésus (Jn 12, 1-8). Marthe lui dit alors « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à faire le service? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit: « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée ». Marthe n’a rien répondu, c’était une Sainte...

Vermeer : Marthe, Marie et Jésus (National Galleries of Scotland)
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Marthe, sa mère et Marie de Velasquez
Pasted Graphic

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L’autel de la chapelle latérale nord comporte, dans une niche, une statue de Notre Dame en bois polychrome repeint, du XVIIème siècle.. L’autel tombeau est orné sur le devant de deux rameaux d’acanthes noués. Le tabernacle à courbes et contre courbes est disposé au centre et au dessus d’un gradin. La porte centrale est illustrée du triangle divin (nuée, rayons solaires). Deux ailerons sont disposés sur les côtés du tabernacle avec fleurettes et guirlandes. La contretable se compose de deux pilastres ornés de végétaux. Les chapiteaux formés de tablettes plates antiques. La corniche en plein cintre avec feuillage et crête de coq est surmontée d’une croix salvatrice.
Une bannière est présentée sur le côté. Elle est consacrée à saint Barthélémy à l’avers et au trigramme Christique I H S au revers (Iesum Hominum Salvator).
Tous les quatre ans, cette bannière et la Croix sont portées par des représentants de la commune de Bourguenolles en tête du Grand Sacre.
http://www.villedieu-grandsacre.fr/index.htm

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L’autel majeur est privilégié (pour les morts). Les rentes et les obits déclarés en 1726 font état d’un revenu de 104 livres 10 sols pour lesquels le curé et les prêtres de la paroisse sont tenus de (dire) célébrer 200 messes hautes et 100 messes basses. L’autel tombeau est illustré de l’Agneau de Dieu. Une guirlande orne le gradin avec une agrafe au centre.

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Le tabernacle à trois pans droits possède une toute petite porte illustrée d’un ostensoir (montrance). Elle est surmontée d ‘angelots. Il est garni d’un abondant décor végétal, de guirlandes tombantes et d’enroulements de pampres. La prédelle à deux panneaux est illustrée des motifs consacrés à la célébration eucharistique,
Deux ailerons prolongent cette prédelle avec volutes végétales et guirlandes tombantes. Un soleil levant lumineux est disposé au dessus du tabernacle, à l’arrière, avec une colombe de l’esprit saint en son centre. Deux cartouches illustrés des instruments de la passion sont disposés au dessus de la prédelle,

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La crucifixion met en scène Jésus attaché à la croix, Marie-Madeleine enlace de ses bras cette croix au pied de laquelle elle se tient ; Marie, la mère de Jésus (qualifiée ici de Notre Dame de Pitié) et Jean (qualifié ici d’Evangéliste) se tiennent de part et d’autre de cette croix, les yeux portés vers le ciel. Vous remarquerez que Jésus porte un pérysonium retenu par une cordelette. De grandes branches d’acanthes accompagnent cette scène.
L’accès à la sacristie se fait par deux portes à l’abondant décor végétal en application. Elles sont couronnées de motifs végétaux, de crêtes de coq, et de coquilles. L’ensemble du maître autel a été repeint au XIXème. La polychromie originelle se distingue toujours sous le badigeon.
A gauche de l’autel, statue de
St Barthélemy et à droite de St Nicolas

Les tombes :
Trois
platetombes sont disposées au haut de la nef à la croisée du transept.

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Celle du milieu de l’allée évoque la présence de Gilles François Chapelle, né à Bourguenolles. Pendant 40 ans en fut le pasteur et le père. Agé de 76 ans il emporta dans cette tombe d’unanimes et sincères regrets. Orate. 1844. La pierre est illustrée d’un calice et d’une petite hostie. Les deux autres sont dissimulées sous les planchers des bancs. Les BMS nous révèlent entre autres que : « noble dame Anne Guïon veuve de messire Claude de Boisadam écuyer sieur du Tertre âgée d’environ 73 ans mourut en sa maison du Tertre le 19ème jour de Juin 1768 et le lendemain fut inhumée dans l’église de cette paroisse par Me François Grandin curé de la Luzerne aux présences de maîtres Jean Magdeleine Olivier Besnier, curé de La Lande d’Airou, Pierre Lettard curé de la Mouche, Louis Giret curé de Rouffigny, Gabriel François Fagueys curé de Noirpalu, Jacques Yger vicaire de La Mouche et plusieurs autres ».
Un autre acte révèle que : « Maître André Gérard diacre mourut âgé d’environ 26 ans le 27ème de décembre 1758 et qu’il fut inhumé le lendemain dans cette église ».

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Une clôture de communion en bois du XVIIIème est disposée à l’entrée du chœur. Un double emmarchement en permet l’accès. Vous remarquerez l’emploi de deux platetombes sciées. Le chœur ne contient que des statues de plâtre modernes à la réserve de celles de l’autel majeur:

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Les fonts baptismaux en granit au bas de la nef sont de belle facture (XVI ou XVIIème). Base et cuve polygonale, couvercle plat surmonté d’une exposition avec croix salvatrice.
Un escalier de pierre intérieur permet l’accès à l’étage supérieur.

Le clocher:
Le clocher porche est voûté de pierre avec trou de cloches en son centre. Quatre nervures de section large et plate le soutienne. La porte intérieure est voûtée en plein cintre classique dont l’arc est porté par deux sommiers moulurés.
Deux platetombes sont disposées sous la tour parallèlement aux murs nord et sud:
Deux cloches ont pris place dans le beffroi depuis 1884.
La première cloche est nommée Michel, Pascaline, Angèle.
La seconde est nommée Thérèse, Victorine.
Elles ont été bénies le 18 février 1884. On peut regretter que les cloches ne soient pas davantage bavardes, notamment pour l’une d’entre elles, rescapée de la révolution. Le fondeur aurait dû faire le lien pour respecter cette fusion de l’ancien métal dans un nouveau moule.

Sacristie :
Elle contient deux piscines aux ablutions en granit, l’une est voûtée plein cintre classique, l’autre, au midi, est à motif gothique trilobé.

Cimetière :

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Un if est planté dans l'angle nord ouest.

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La Croix est posée sur un double emmarchement réalisé en partie avec trois platetombes en réemploi. Deux sont illisibles et sont illustrées d'une longue croix sur un double emmarchement. La troisième est datée "de 1976" et porte dans l'écu les lettres "PM M".

Deux
platetombes fragmentées sont disposées au chevet de l'église avec une cuve de piscine. Elles sont difficilement déchiffrables.
Source: Association de Sauvegarde et de Valorisation du Patrimoine en Val de Sienne. Jacky Brionne.