QUELQUES FAITS RELEVÉS
PAR LES HISTORIENS:
Préhistoire:
Daniel Levalet, dans son très savant ouvrage
paru en 2010 « Avranches et la cité des
Abrincates » nous indique « qu’en 2003, les
travaux d’extension de la carrière (de
Bourguenolles) ont motivé la réalisation d’un
diagnostic archéologique qui a révélé un habitat et une
occupation pouvant dater de l’âge du Bronze et une autre du
Ier siècle après J.C. La possibilité d’un habitat
protohistorique sur ce site peut donc être
envisagée. ».
Précisons que ce site recouvrait une partie de
Bourguenolles, de La Lande d’Airou et de Rouffigny, à
l’endroit où se rejoignent ces trois communes, donc à
l’emplacement de la carrière (lieux-dits du Bois St Jean,
La Ferme du Bois, La Jaunais).
Rappelons que la période du Bronze, pour notre pays, a
commencé vers 1700 avant J.C et a duré près de 1000 ans
pour céder la place à l’âge du Fer.
Nous verrons que cet habitat se situait dans une zone
frontière entre les Unelles au nord et les Abrincates au
sud.
Époque gauloise:
Avant la
conquête romaine, Bourguenolles appartenait au territoire
des Abrincates, population gauloise dont la capitale était
située à l’emplacement actuel d’Avranches.
On ne sait pas grand chose de ces Abrincates dont César ne
parle pas dans ses souvenirs de la Guerre des Gaules.
Il est possible qu’à ce moment de la conquête, les
Abrincates aient été des vassaux des Unelles, ce qui
expliquerait le silence de César.
Comme nous l’avons signalé plus haut, le site de
Bourguenolles appartenait à une région frontière entre les
Unelles et les Abrincates, et comme beaucoup de régions
frontières entre tribus gauloises, pour éviter un contact
générateur de conflits, le territoire était probablement
couvert de forêts, ce que favorisait la nature du terrain.
Epoque
gallo-romaine:
Des terres auraient été données à des colons, anciens
mercenaires burgondes de l'armée romaine.
À cette époque, Bourguenolles se trouve sur la voie
Avranches-Bayeux, quelques kilomètres avant un gué sur la
Sienne où les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
fonderont une Commanderie (actuellement Villedieu les
Poêles).
Cette voie romaine sera maintenue au cours des siècles
suivants. En témoigne la croix de chemin située à la
"frontière" entre
Croix
datée de 1649 (Rte de la Trinité)
Au cours de
cette époque, il est difficile de parler de villages. Le
paysage est alors dominé par de grandes exploitations
agricoles appartenant à de puissants propriétaires qui ont
souvent laissé leur nom aux villages qui leur ont succédé
au Moyen Âge (d’où le grand nombre de noms de commune se
terminant en "ville", dans la Manche tout
particulièrement). Dans ces exploitations, la main d’œuvre
principalement composée d’esclaves était logée sur place.
Il est peu probable qu’il y eu une Villa gallo-romaine à
Bourguenolles, car ces domaines, tournés vers l’exportation
de produits agricoles vers les villes, n’exploitaient que
les meilleures terres et laissaient les autres à une
population dispersée et souvent très misérable.
On peut même penser qu’à l’époque gallo-romaine, le
territoire de Bourguenolles, de relief accidenté et composé
de terres acides peu fertiles, était restée couverte de
forêts, comme à l’époque gauloise.
Moyen-Âge:
Ce n’est
probablement qu’au X ème siècle, au début des grandes
opérations de défrichement qui culminèrent au XIII ème
siècle que l’on peut imaginer le début de formation d’une
communauté villageoise.
Ce regroupement fut sans doute voulu et facilité par
l’apparition de petits Seigneurs, paysans un peu moins
pauvres que les autres, aptes au maniement des armes,
susceptibles de défendre leurs voisins et en mesure
d’exiger d’eux, en contrepartie, des redevances (droits
féodaux).
L’extension du christianisme dans les campagnes et
l’enrichissement progressif des campagnes jusqu’au XII ème
siècle, permit la construction d’églises qui achevèrent la
constitution des communautés villageoises.
Il en fut probablement de même à Bourguenolles à
l’instigation des Seigneurs de
Bourguenolles.
Février (Très Riches Heures du Duc de
Berry)
Les Seigneurs
de Bourguenolles:
plusieurs se
distinguent dans les armes ou leur rôle dans l'Eglise, plus
particulièrement au profit du Mt St Michel au 13ème, 14ème
siècle et 15ème siècle.
Dans le
nécrologe du Mt St Michel Raoul de Bourguenolles est compté
au nombre des bienfaiteurs de cette Abbaye.
Nicolas de
Bourguenolles, au début du 14ème siècle, fut le septième
prieur de la Bloutière.
Au 15ème
siècle, Guillaume de
Bourguenolles fut un des
défenseurs du Mt St Michel.
Richard-Olivier
de Longueil, qui fut sacré Evêque de Coutances en 1463, et
devint Cardinal, était fils de Guillaume de Longueil,
vicomte d'Auge, et de Catherine de Bourguenolles.
A une époque
indéterminée, les Seigneurs de Bourguenolles, donnèrent la
moitié des dîmes de la paroisse à l'Abbaye de Ste Trinité
de Caen. C'est eux aussi, probablement, qui en avaient
donné un trait au chapitre de la Cathédrale d'Avranches,
pour la prébende de Noirpalu.
Il semble que
la famille de Bourguenolles se soit éteinte au 15ème
siècle.
Du
15ème au 18ème Siècle:
Les seigneurs
du Grippon:
Il est probable que la Seigneurie de Bourguenolles fut
reprise par les seigneurs du Grippon, car dès 1492, on
constate qu'un curé de Bourguenolles a été nommé par le
seigneur du Grippon, et depuis cette date jusqu'en 1790, le
droit de présentation à la cure fut constamment exercé par
le possesseur de la seigneurie du Grippon.
Il n'a pas été trouvé trace de château sur le territoire de
la commune, ce qui n'est guère étonnant, car il est certain
que depuis le 15ème siècle au moins, les seigneurs de
Bourguenolles n'ont jamais habité la paroisse.
Mais s'il n'y avait pas de château à Bourguenolles, il y
avait plusieurs petits manoirs dans lesquels habitaient
plusieurs familles nobles:une branche de la famille du
Buat, les De Hennot, au manoir de la Béneurté: les De
Grimouville, puis les De Gouvets et Tesson, les De
Bois-Adam, sieurs des Landes, du Tertre et du Bois St Jean.
Nous n’avons
pas beaucoup d’autres informations sur la vie à
Bourguenolles à cette époque. Signalons seulement la
construction ou plutôt la reconstruction de
l’église du
village à la fin du
XVIII ème siècle, ce qui semble indiquer que
Bourguenolles échappait dans une certaine mesure à la
perte d’influence de l’Église, plus sensible il est vrai
dans les villes que dans les campagnes.
Sous
la Révolution et au XIX ème siècle:
Au XX ème siècle: